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Roue libre…

L’autre soir, pendant une réunion, j’ai entendu un adulte qui suggérait à un autre adulte de se comporter en adulte. Je suis resté bouche bée et pourtant cela n’avait rien à voir avec un adult-taire. Pendant un très bref moment, j’y ai cru ; être entouré d’un collectif échangeant dans l’écoute et le partage. Et puis j’ai fléchi. Heureusement, j’étais assis et je me suis vite ressaisi.

Toutes ces suggestion que l’on fait à autrui et nous n’entendons pas nos propres messages. Les adultes oublient toujours qu’ils sont des enfants dans des corps d’adultes. Moi aussi, enfant, j’ai eu peur du regard des autres

Cela me rappelle mes carnets de notes, à l’école, et les appréciations générales: « Peut mieux faire » ou « Fait de mauvais choix ». Ces messages étaient-ils vraiment pour moi ou adressés au professeur ? Et le Principal, encore plus cultivé : « Pourra mieux faire le prochain trimestre ». 

Cela m’a amené avec l’âge, à affirmer que le mieux est l’ennemi du bien, et c’est tant mieux… Tout n’est qu’une question de choix, mes propres choix et non ceux que l’on veut m’imposer

Après tout si je pouvais prétendre ne faire que du bien, pourquoi devrais-je essayer de faire mieux ?

J’ai des choix à faire tous les jours, nuits comprises. Ils vont influencer mes décisions et faire avancer la roue de mon changement permanent. Cela n’est pas un châtiment comme pour Sisyphe mais plutôt une quête de vie et d’envie de grandir, découvrir jusqu’où je peux aller en conscience.

Ma roue de l’âge, mon rouage à moi, à mon propre rythme, quel luxe ! J’en ai  vécus, des batons dans les roues au fil des âges : depuis l’enfance où j’ai tout additionné puis à l’adolescence où je me suis soustrais et maintenant en tant qu’adulte où je continue à me démultiplier. J’espère éviter sur mes derniers jours, trop d’in-divisions.

Cela me ramène à la dernière visite de mon ego. Avec son regard de professionnel, il a observé ma roue avec une affection particulière et m’a fait plusieurs propositions, évidemment sans rien demander en retour. Tout d’abord, un mieux-être avec un look connecté à une Intelligence Artificielle…Tout ça pour aller mieux ? Et moi de lui répondre : « Je vais bien ! » 

Il me dit que faute de mieux…on se rabat sur le bien

Et nous revoilà repartis en roue libre !

Pendant ce temps, en conscience avec un grand sourire, je me rappelle que « Tout est bien qui fini bien ».

Philippe Lafargue

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