La grâce de l’oubli

AL, prénom no genre, perfect companion for all genres,

Château de ma mère pillé, pure indécence,

Volutes figées, je n’ai plus de naissance,

Jour disparu, perdu dans tes souffrances.

Les heures, les soupirs, les souffles, Vergessen,

ZEIt, recherches suspendues, risque d’effondrement.

Repos pour ton cœur, enfin la fuite en avant,

Aucune conséquence, plus de joie, plus de peine.

J’implore une faveur, contourne la démence,

Je t’offre Tabula rasa avec indulgence.

MER de toutes les gouttes d’eau, libérée par l’âme,

Dans un autre univers, rêve ton propre château,

Toutes les couleurs sont ton nouveau sésame.

Nadjejda Tretiakoff

À ma mère et son nouveau compagnon ; ALZhEIMER

Vergessen : oublier

Zeit : temps

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Immortelle

Interstice profond, un son me précède

Vénus inverse le temps, j’aspire à ton remède.

Innocente, je m’esquive, alors sans aide

J’efface les rides, je rejoins Andromède.

Cosmos ouvre tes bras bien trop grands pour mon cœur,

Un sourire sur mes lèvres glisse, un brin moqueur

Je me fonds dans la nuit revêtue de torpeur

Rêve, rends-moi immortelle, je suis sans peur.

À la fin, immortelle, rêve libérateur.

Nadjejda Tretiakoff

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Murmure

Le murmure ne reconnaît pas le haut mur,

Il gémit parfois, rit aussi, il susurre,

Sans intention, il se moque de ce qui perdure,

Il voyage, transperce le son, dans son élan, dure.

Dans les bras du vent, les Esprits de la nature,

Sans impatience mais vifs, m’apportent le son pur,

Mon âme s’élève en pleine lumière, je le jure,

Je suis dispersée, atomes, dans le futur.

A la rencontre du Grand Esprit, j’abandonne

Les questions, les quêtes, les craintes, je me donne

De toute ma puissance de femme, de louve,

J’accueille la déflagration, je me retrouve.

Le murmure triomphant rejette les épures,

Il ne se laissera pas définir, c’est sûr.

Le silence est son berceau, le vide son armure,

Dans un ciel azur, il choisit l’aventure.

                                          Nadjejda Tretiakoff

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Etreinte

Etreinte désirée, je me sens à l’étroit,

Mon âme se souvient de l’odeur de la cage,

Les barreaux, la pénombre, l’absence, l’effroi,

L’impossibilité de se mouvoir, la rage.

Vulnérable, incrédule et encore là,

Regard vide, ligotée dans mes espérances,

Un cri d’enfant dans la gorge et le cœur las,

Epuisée, je cherche à rompre l’allégeance.

Je résiste, mes larmes cognent aux paupières,

Toutes-puissantes, elles supplient la liberté,

D’exhumer la petite fille mise en terre,

L’espoir trépasse…je sais, on ne guérit jamais.

Nadjejda Tretiakoff

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Dans les hautes herbes

Parfum de muscade, de mousse et de terre,

Les sensations me traversent, je me laisse faire.

L’infiniment petit est ma porte d’entrée,

Un microcosme vit, offert, à ma portée.

Je me suis faite petite pour ne pas déranger,

La nature m’a faite grande, dilemme à négocier.

Pour ma sécurité, j’ai le goût du détail,

Face à l’immensité, je mène ma bataille.

Mes boucles dorées vibrent telles des antennes,

Libellule inspirée, les ailes en arc en ciel,

Je glisse sur une eau, miroir aux mille reflets,

Kaléidoscope étrange, ô combien j’aime,

Mes visions lucides de passages grand ouverts,

Sur un monde sans filtre pour enfants en paix,

Ici tout est translucide, ici tout est vrai,

Je crée à volonté, je me vois, j’en suis fière.

                                                 Nadjejda Tretiakoff

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Délicate la fleur fane le fruit désire mûrir !

Je rampe, je cours, je galope, je vole,

J’hume la terre, l’herbe humide, je foule le sol,

Je glisse, racine profonde, liane jusqu’au col,

Je glisse, je me décompose, je perds le pôle.

Là-bas, Aurore, tu ouvres les portes du ciel.

Ici, Espoir, cœur léger, je recueille le miel.

L’âme libérée d’un amour providentiel,

De l’autre côté, l’hiver en été au pluriel.

Force docile, déterminée, plus encore.

Un souffle fait vibrer tes cordes, mandore.

Des bulles de joie vous défient, multicolores,

Lois de la Vie, réveillez celle qui dort,

Pour, en boutons dorés, à nouveau, éclore.

Nadjejda Tretiakoff

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Entre mes mains

J’imagine…Papillons de nuit et du soir,

En exil du labyrinthe, libérés de l’espoir,

Notes vibrantes sans clé jouant dans le noir,

Osent les froissements d’ailes, savourent leur pouvoir.

Je rêve…Entremêlés chien et loup sans fard,

Souffles crépusculaires, fantômes brouillards,

Je vous esquive, intriguée, nobles vieillards,

Je me faufile, disparaître est un art.

Je crée…Bleu de mer, univers insondable,

Pourpre profond, je me rends désirable,

Ocre vénusien, beauté impalpable,

Noir mouvant… lumière inaliénable.

                       Nadjejda Tretiakoff

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Le Grand Oiseau Blanc

L’écho du chant de la Vie porté par le vent,

Souffle imperceptible, murmure des Mâtines,

S’offre à moi le messager du Grand Oiseau Blanc,

Avant les Vêpres, je danserai, mutine.

Parcelle multimillénaire, à mon tour,

Impatiente de jouer dans le grand cirque,

Mon numéro de trapéziste au cœur lourd,

Sans filet, tête haute, je prendrai tous les risques.

Emplie jusqu’à l’âme, avant le soleil couchant,

Le salut humble, le sourire léger, alors

Je m’envolerai, Oiseau Blanc, au jour mourant,

Dans une pirouette, je quitterai mon sort.

                                            Nadjejda Tretiakoff

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En équilibre

J’inspire et je reçois à l’intérieur de moi,

La lumière éternelle, les étoiles et la lune,

Au firmament divin, pas de sang, pas de croix,

Ni tristesse ni colère, ni émotion aucune.

J’expire, je me dilue, le temps tombe en poussière,

Le néant invisible à mon regard en quête,

Ouvre les sentiers, relâche les regrets d’hier,

Efface toutes les règles et les rôles qu’on me prête.

Je retiens, gourmande, ce souffle de vie, pur.

L’apnée me fait vibrer, ses ondes me réveillent.

Je sens la Vérité : je sens que rien n’est sûr.

Instincts aux aguets…la vie en moi s’éveille.

                                                              Nadjejda Tretiakoff

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Moins d’une seconde

La foudre moqueuse se jouerait-elle de moi,

Sans vergogne, ne respectant aucune loi,

Malicieuse et espiègle frappant sans foi,

L’intérieur candide de ma coquille de noix.

Les circonvolutions comme des invitations,

Des passages ouverts dans toutes les directions,

Matière grise ou blanche pour les connexions,

Disponible, prête à toutes transformations.

Les éclairs foudroyants, célestes antennes,

Reliés à l’Infini, ni moquerie ni haine,

Façonnent mon cerveau en moins d’une seconde.

Je suis Autiste, prenez-moi dans la ronde.

                                                Nadjejda Tretiakoff

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