Moins d’une seconde

La foudre moqueuse se jouerait-elle de moi,

Sans vergogne, ne respectant aucune loi,

Malicieuse et espiègle frappant sans foi,

L’intérieur candide de ma coquille de noix.

Les circonvolutions comme des invitations,

Des passages ouverts dans toutes les directions,

Matière grise ou blanche pour les connexions,

Disponible, prête à toutes transformations.

Les éclairs foudroyants, célestes antennes,

Reliés à l’Infini, ni moquerie ni haine,

Façonnent mon cerveau en moins d’une seconde.

Je suis Autiste, prenez-moi dans la ronde.

                                                Nadjejda Tretiakoff

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Caméléon

Je viens d’ailleurs, c’est au milieu de nulle part.

Parfois, je me manque et je sens qu’il est trop tard,

Car, le souffle en apnée et le regard sans fard,

Un froid glacé s’insinue, vient et prend sa part.

Je suis caméléon jusqu’à la transparence,

La lumière me pénètre, ses particules y dansent.

De mon cœur, un sourire s’écoule en abondance,

Une douce folie… ce n’est pas de l’arrogance !

Un instant où se décompte l’éternité,

Tabula rasa, là, je me sens protégée,

Les ombres en miroir reflètent ma pureté,

Me prennent par la main, il n’y a pas de danger.

Ma bulle translucide passe inaperçue,

Des étincelles en joie et en sous-entendus,

Pleuvent autour de moi, adieu les malentendus,

À l’Amour je crois et pour toujours, j’y ai cru.

                                                     Nadjejda Tretiakoff

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Des pas sur la neige

Pour toujours deux, mais éternellement Une.

Deux pas suspendus sous le regard sibyllin,

Mi espiègle, mi vide, d’une pleine lune,

Deux pas retenus mais je ne vois que les miens.

Mon souffle évaporé est en quête du tien,

Mon cœur s’est arrêté à l’affût de ta main,

Invisible et froide, sans espoir je la tiens.

Espoir est mon prénom, Aurore est le tien,

Boréale, étoilée quand le jour prend fin.

Glacée, évanescente, la Voie Céleste

T’arrache à moi, le rêve éveillé sans dessein

S’évanouit au matin sombre et funeste.

Je reste immobile attendant mon destin,

Nos deux âmes, c’est vrai, n’en sont qu’Une.

Un sourire irradie mon visage enfantin,

Au creux de moi et pour toujours, nous sommes Une.

                                        Nadjejda Tretiakoff

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Chat Sauvage

L’étoile tombe comme dans un film au ralenti,

Le chat sauvage parle aux oiseaux, c’est cocasse.

Ils lui répondent : « Mais qu’est-ce qui te tracasse ? »

« Ce monde est trop étrange, où est la sortie ? »

Je zigzague entre candeur et maladresse,

L’insouciance promise, un jour s’en est allée,

Je fuis comme aux funestes jours de la peste,

Suivant ma nature, j’ai commencé à errer.

Longtemps mes yeux ont cherché ce qu’ils ne pouvaient voir,

Et, le museau au vent, je guette toute vie,

Accompagnée, je suis à tâtons dans le noir,

L’espoir et la lumière, sa meilleure amie.

Chat sauvage je suis, chat sauvage je reste,

À présent je parle aux arbres qui me répondent :

« Etrange étrangère ! » Je le manifeste,

Je redeviens Esprit en moins d’une seconde.

                                            Nadjejda Tretiakoff

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Back to the secrets of my alcove

Chemin cahin-caha, expériences de débrouilles,

Rencontres fortuites, au final, la dépouille.

Je suis l’Autre, le lien, le passage, l’Isthme,

Je suis l’absente résolue au mutisme.

Mais étrangeté n’est pas monstruosité,

Et dans l’anachronie, j’attends ma liberté.

Happée par le vide, j’en ressens l’hédonisme,

Particule élémentaire, fi du mimétisme.

Autisme lâche prise, tout n’est plus que rouille,

Le carrosse sans princesse s’est figé en citrouille.

True love, soul above,

Escaped from mangrove,

Back to the secrets of my alcove.

                                                              Nadjejda Tretiakoff

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Edelweiss

Avant-hier…pas de doux souvenirs d’enfance,

Derrière moi le froid, les cris, la violence,

Je sors de mon corps, c’est ma seule défense,

Je parle aux moineaux, mon mal-être, je panse.

A présent…au pied d’un chêne centenaire,

Une neige fine en manteau sur la terre,

Vient au monde un edelweiss immaculé,

Vainqueur du froid sombre, de la solitude, des gelées.

Fleur des montagnes, en altitude je respire,

Amnésie, je m’exprime en symboles, en soupirs,

Reliée au Tout, Cohérence et Harmonie,

L’abscisse et l’ordonnée de ma nouvelle vie.

A venir…un sang nouveau coule dans mes veines,

Je porte un message, je cours à perdre haleine,

Sauvée de diabolo, j’ai appris de moi-même,

Un écho familier chante « j’attends qu’on m’aime »

La différence est une identité,

Source de joie et de lumineux étés.

                                               Nadjejda Tretiakoff

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Jusqu’à la lanterne

Le fracas marin comme un rappel à la vie,

Les vagues en rang de bataille et sans répit,

Cognent, s’opposent au tumultueux silence,

En mon phare intérieur, coule la persévérance.

L’apnée longue jusqu’à l’oubli de moi-même,

Lâcher ou retenir, toujours ce même dilemme,

Je sens la menace d’une nuée d’hirondelles,

Flèches vivantes décochées, je suis immortelle.

Mon âme s’élève en cercles concentriques,

S’allège, abandonnant le mépris, le tragique,

Retrouve enfin sa nature vagabonde,

À la lueur de la lanterne s’ouvre la croisée des mondes.

                                                                        Nadjejda Tretiakoff

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Une île

Sur une mer calme, vole un aigle en silence,

Sérénité projetée, profondeurs en transe,

Un bouillonnement épuise ma vigilance,

Terre sans Homme, l’animalité en 6e sens.

Je regarde le ciel, le ciel me regarde,

Abysses inversés, y goûter, il me tarde.

Chemins escarpés, sans la carte je me perds.

Ascensions infinies, la souffrance doit se taire.

Une yourte flottant dans l’immense steppe,

L’aigle s’y pose, une louve m’y attend.

Le vent guide mes pas, et le chant des ancêtres

Berce mon âme mongole, libérée de l’île, je m’envole.

                                                                 Nadjejda Tretiakoff

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Pas sages

Je suis allée te chercher dans une autre vie,

Le rêve était clair, mes propres pas j’ai suivi,

Le temps a ouvert la porte vers l’autre côté,

Je suis devenue amnésique, j’ai tout laissé.

J’ai laissé mes erreurs et mes entêtements,

J’ai oublié les peurs et tous les sentiments,

J’ai chanté, j’ai ri un peu, j’ai pleuré souvent,

Et puis j’ai essayé de vivre, tout simplement.

Sans effroi j’ai approché le pire de moi,

Souvent j’ai pactisé avec le pire de l’autre,

Je ne me sens pas humiliée, j’ai fait mes choix,

Bannie du ciel, sans prophète, sans apôtres.

Mon âme a entendu l’écho de ton message,

Chevauchant l’Etoile filante, j’ai fait le voyage,

Dans tes bras, contre toi, ne soyons pas si sages,

Délectons-nous de notre Amour d’un autre âge.

                                                   Nadjejda Tretiakoff

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Emie

Effluves d’une âme légère, fleuries, épicées,

Des vols de papillons devancent ta silhouette,

La nature m’honore le jour où tu es née,

Tu souris, heureuse, au chant de l’alouette.

Les paupières fermées, je devine ton secret,

Derrière ton sourire…une étoile t’a oubliée.

Les sentiers de terre sont si rudes sous tes pas,

Tu vacilles et fière, tu n’abandonnes pas.

Ton regard clair se pose doucement sur moi,

Je frémis de tant de douceur, y ai-je droit ?

Mon amie que j’aime à ma façon à moi,

Ta beauté m’effleure, c’est le ciel qui t’envoie.

D’une vie à l’autre, je te retrouverai,

Enfants que nous serons à nouveau, je saurai

Ne plus perdre de temps à te rencontrer,

Je te prendrai par la main, nous irons jouer.

                                                                             Nadjejda Tretiakoff

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