Quelques années avant “ SOUL ” de Pixar, le cinéma nous interpelait sur le sens à donner à notre vie tant que nous pouvons agir et modifier nos comportements, avec ce merveilleux film “ NOSSOLAR “
IL EST URGENT D’ÊTRE VIVANT !
L’écho du chant de la Vie porté par le vent,
Souffle imperceptible, murmure des Mâtines,
S’offre à moi le messager du Grand Oiseau Blanc,
Avant les Vêpres, je danserai, mutine.
Parcelle multimillénaire, à mon tour,
Impatiente de jouer dans le grand cirque,
Mon numéro de trapéziste au cœur lourd,
Sans filet, tête haute, je prendrai tous les risques.
Emplie jusqu’à l’âme, avant le soleil couchant,
Le salut humble, le sourire léger, alors
Je m’envolerai, Oiseau Blanc, au jour mourant,
Dans une pirouette, je quitterai mon sort.
Nadjejda Tretiakoff
Le rituel, en sanskrit, est une articulation, un geste sacré à un moment déterminé.
C’est le moment juste où l’inconscient individuel a besoin de l’inconscient collectif cher à Gustav Jung.
C’est la demande intentionnelle posée dans le Monde du Milieu qui active les neurones entre eux afin que l’inattendu rejoigne le possible dans les Mondes d’en Haut et d’en Bas.
L’intention trouve son efficacité dans la synchronisation des cerveaux du chamane et du patient.
Nos sociétés, dites civilisées, ont banni les rituels en les reléguant au rang d’un primitif archaïque.
Mais sans le rituel, il ne peut y avoir de conscience de l’avant, du pendant et de l’après.
Le rituel ponctue un évènement et lui donne une direction. L’intention posée dans le rituel génère une énergie insoupçonnée et un pouvoir créateur illimité.
Le chamane est un expert du rituel. Son tambour, son chant l’accompagnent dans toutes les étapes du voyage. Ses Esprits Alliés balisent son chemin de rêve où une autre réalité se dessine, perceptible grâce à la confiance aveugle placée dans l’invisible.
Cette confiance émane du cœur du chamane et est proposée au cœur du patient.
Le rituel est rigoureux : il nécessite une véritable demande consciente, des actes et une foi inébranlable dans la réalisation.
Demandez-vous ce que vous désirez modifier dans votre vie…visualisez la concrétisation du changement…observez les ressentis partagés par votre corps…est-ce qu’ils ressemblent à une sensation d’ouverture, de joie, d’optimisme…ou plutôt une sorte de contraction voire-même de peur ; si c’est le cas, réitérez votre demande jusqu’à ressentir un accord à l’intérieur de vous…et puis mettez en place les étapes que vous vous invitez à vivre.
Tous vos sens sont à présent en action et votre inconscient commence à intégrer les étapes du changement. Il ne vous reste plus qu’à vous demander si vous serez le premier à l’ observer ou si un proche vous le signalera…
La clé de la réussite réside dans l’amour !
J’ose, ici, proposer l’amour comme énergie inspiratrice et créatrice.
Pour Luc Bigé ( Petit dictionnaire en Langue des Oiseaux) Amour : « Ame our » la lumière de l’âme. Plus littéralement, il s’agit de la force créatrice (A) manifestée (M) dans la totalité d’une situation (O) qui s’ouvre à tous les possibles (U) et diffuse ensuite dans toutes les directions (R). Donc l’amour suppose un triple mouvement : un élan vers l’autre dans sa totalité, l’ouverture de notre conscience à tout ce que nous n’avions pas vu et un dynamisme partagé. »
Pour Georges Romey ( Le guide des rêves) « … Dans le vocabulaire d’images, les termes amour et aimer agissent à la manière d’un aimant. Ils manifestent l’attraction qui tend à rapprocher des potentialités de sens contraires. L’amour, dans la dynamique de l’imaginaire, assume une fonction d’union des opposés. Autour des mots amour, aimer, rêveuses et rêveurs expriment un sentiment de rapprochement de valeurs contraires et la transformation de ces antagonismes en complémentarités.
La mort et la vie, le bien et le mal, l’animus et l’anima, les mouvements centripètes et centrifuges et tout ce qui s’oppose ordinairement apparaissent soudain comme les éléments complémentaires qui concourent aux équilibres sans lesquels la vie ne serait pas.
Cette acceptation de l’amour, telle que la révèle l’observation des rêves (…) décuple la force de ce mot en faisant de l’amour le grand unificateur, une sorte de chef d’orchestre des énergies universelles ».
Pour Khalil Gibran ( Le prophète) « Parlez-nous de l’Amour…Quand l’amour vous fais signe, suivez-le,
Bien que ses voies soient dures et escarpées.
(…) Et lorsqu’il vous parle, croyez en lui,
Malgré que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord saccage vos jardins.
(…) L’amour ne donne que de lui-même et ne prend que de lui-même…
(…) Car l’amour suffit à l’amour… ».
Pour Alain Rey ( Dictionnaire historique de la langue française) « Amour à l’origine est du genre féminin… et le premier emploi du mot parle de bienveillance divine… »
L’amour répond aux lois de la science quantique. C’est une matière invisible qui bénéficie de son propre libre-arbitre. Cette holomatière traverse les distances et les obstacles. Elle est non-locale, non séparable. Elle vibre et rayonne. Elle est imprévisible. Elle interagit entre nous, notre conscience et le reste de l’univers. Elle se moque de la ligne du temps : elle voyage dans le passé pour modifier le futur. Son énergie est intelligente, se nourrit de l’intention qui émane du cœur et nous rappelle que nous sommes solidaires les uns des autres dans le but d’une cohérence harmonieuse.
L’amour est thérapeutique. Le chamane appelle, avec humilité, sa puissance guérisseuse. Ainsi paré, il voyage et rencontre les mal-êtres et les maladies pour en revenir avec les informations nécessaires à son patient sur son propre chemin initiatique. Il fusionne, dans cette aventure meta-humaine, avec une mémoire originelle, des quanta enchevêtrés, intriqués. C’est une mémoire d’avant la maladie. L’âme, l’esprit et le corps du chamane comme ceux du patient coparticipent à cette dynamique qui tend vers l’unification de l’Être. Mais seul le patient pourra agir sur son devenir.
N’en déplaise aux sceptiques, ce pouvoir de l’amour est avant tout électro-magnétique et peut être mesuré par un électrocardiogramme en synergie avec l’électroencéphalogramme.
Ce champ d’énergie reconnaît une intention et y répond. Mais plus important encore, ce champ d’énergie influence la matière.
Alors, il est temps de créer nos rituels de l’amour et de veiller à nos demandes car elles sont très souvent exaucées !
Nadjejda Tretiakoff
J’inspire et je reçois à l’intérieur de moi,
La lumière éternelle, les étoiles et la lune,
Au firmament divin, pas de sang, pas de croix,
Ni tristesse ni colère, ni émotion aucune.
J’expire, je me dilue, le temps tombe en poussière,
Le néant invisible à mon regard en quête,
Ouvre les sentiers, relâche les regrets d’hier,
Efface toutes les règles et les rôles qu’on me prête.
Je retiens, gourmande, ce souffle de vie, pur.
L’apnée me fait vibrer, ses ondes me réveillent.
Je sens la Vérité : je sens que rien n’est sûr.
Instincts aux aguets…la vie en moi s’éveille.
Nadjejda Tretiakoff
Les praticiens en Rêve Éveillé Libre ont peut-être rencontré dans les rêves de leurs patientes/patients, ce personnage énigmatique.
Georges Romey, à qui nous devons ce merveilleux outil qu’est le REL, écrivait : « Le Petit Prince est une version moderne de l’angelot…il témoigne de la persistance du sentiment de l’innocence première. Il manifeste le souvenir de l’âme inaltérable venue s’incarner dans un corps qui subsiste, intacte, sous la gangue composée par les catégories valorisantes et les justifications du mental. Il incarne la certitude de l’appartenance de l’être à un « autre monde » non conditionné par les repères réducteurs de la raison. Sur ce plan, il laisse soupçonner son étroite complicité avec le Vieux Sage, ce dernier étant aussi l’exposant d’un univers dans lequel le bien et le mal ne sont pas à la mesure réductrice de l’intelligence humaine. Le Petit Prince et le Vieux Sage appartiennent à ce monde inaccessible où le « sens de la vie » qu’il n’est pas donné aux créatures de la Terre de comprendre, confère aux pensées et aux actes leur dimension juste…Le Petit Prince expose la confrontation entre deux mondes : celui de la Terre, de la matérialité, de l’insertion dans un parcours de vie balisé par les repères de Temps et d’Espace, et celui du ciel, c’est-à-dire d’un accomplissement psychologique qui requiert l’instauration d’une relation confiante aux mystères de l’éternité, de l’infini et de l’imprévisibilité du destin.
Le Petit Prince est de cet univers où le vide n’est pas le rien, où le rien n’est pas le néant !
De ce fait, le symbole peut être apprécié comme un indice de dissipation de l’une des sources fondamentales du mal-être ; l’angoisse métaphysique ».
Le Petit Prince est un enfant perdu. Il regarde le monde d’une façon qui lui est propre. Il ressent très fort certains de ses sens et est effrayé par d’autres. Il n’est pas intéressé par les choses comme un enfant de son âge. Il semble fasciné par ce que lui seul perçoit et alors sa pensée ne trouve pas de repos. « Dessine-moi un mouton… ». « Il ne renonce jamais à une question ». Peu lui importe si son sens du détail, sa capacité de concentration sur un sujet, dérangent : il persiste « S’il vous plaît…dessine-moi un mouton ».
C’est un enfant qui ne souhaite pas grandir, pas vieillir, ce serait pour lui prendre conscience qu’il dépend des autres, de leurs encouragements, de leur amour.
Le Petit Prince regarde les couchers de soleil sans jamais se lasser, c’est une routine, comme pour rencontrer sa propre tristesse et tenter d’apprivoiser la réalité de la mort à travers ce soleil qui meurt chaque soir…Il devient solitaire parfois jusqu’à l’enfermement dans son propre univers.
Le Petit Prince habite une planète différente. Sa curiosité pour les autres planètes le conforte dans l’étrangeté qui l’entoure, « Les grandes personnes sont bien étranges… » mais son émerveillement l’emmène là où personne ne regarde.
Aux praticiens en REL, je propose de regarder la rêveuse/le rêveur qui se laissent surprendre par l’apparition du Petit Prince dans un scénario de REL, avec une attention particulière et de s’interroger sur les indices d’un possible syndrome d’Asperger de leur patiente/patient.
L’appel indicible à rencontrer une angoisse métaphysique pour cette personnalité particulière invite une oreille attentive, celle du cœur : « L’essentiel est invisible pour les yeux ».
Nadjejda Tretiakoff.
La foudre moqueuse se jouerait-elle de moi,
Sans vergogne, ne respectant aucune loi,
Malicieuse et espiègle frappant sans foi,
L’intérieur candide de ma coquille de noix.
Les circonvolutions comme des invitations,
Des passages ouverts dans toutes les directions,
Matière grise ou blanche pour les connexions,
Disponible, prête à toutes transformations.
Les éclairs foudroyants, célestes antennes,
Reliés à l’Infini, ni moquerie ni haine,
Façonnent mon cerveau en moins d’une seconde.
Je suis Autiste, prenez-moi dans la ronde.
Nadjejda Tretiakoff
Le Rêve Éveillé Libre est l’expérience d’une liberté entre deux mondes.
« Nous sommes réels et ne sommes pas des symboles…libre à toi de nous qualifier de symboles…mais nous sommes exactement aussi réels que tes semblables. Tu n’infirmes rien et ne résous rien en nous qualifiant de symboles. Nous sommes bel et bien ce que tu qualifierais de réel ». ( Voyage dans le monde inférieur de Carl Gustav JUNG)
Dans le Rêve Éveillé Libre, l’imaginaire est le ferment d’une réalité à vivre. Et comme « Emilie Jolie » se plaît à le dire : « Mieux vaut vivre ses rêves que de rêver sa vie ».
Une harmonisation des axes espace/temps s’opère derrière nos paupières closes et nous devenons, pendant la séance de rêve, le spectateur privilégié d’un futur à portée de main. Cette main, c’est la nôtre, elle est au bout de notre bras. Transformer sa vie demande une implication et une acceptation à se laisser emporter…
L’accompagnant n’est pas un magicien et toutes les propositions de thérapie qui promettent des changements sans effort s’adressent à des enfants qui ne veulent pas devenir adultes.
Être thérapeute est un métier qui requiert de nombreuses compétences. La première est l’humilité… « Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois chercher là où il est, et commencer là, justement là. Celui qui ne sait pas faire cela se trompe lui-même quand il pense qu’il peut aider les autres. Pour accompagner un être, je dois, certes comprendre plus que lui, mais d’abord comprendre ce qu’il comprend. Si je désire avant tout montrer ce que je sais, c’est que je suis orgueilleux et que je cherche à être admiré de l’autre plutôt que de l’aider. Tout soutien commence avec l’humilité devant celui que je veux accompagner. C’est pourquoi, je dois comprendre qu’aider n’est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir. Si je n’y arrive pas, je ne puis aider l’autre ». (Søren KIERKEGAARD)
En Rêve Éveillé Libre, le thérapeute respecte les symboles déposés par la rêveuse/ le rêveur. L’humilité s’invite, une autorisation est donnée à la relation thérapeutique. Différemment, le symbole est contraint au silence, la passerelle entre les deux mondes s’effondre, et l’accompagnant a négligé l’essentiel : « C’est à un combat sans corps qu’il faut te préparer, tel que tu puisses faire front en tout cas, combat abstrait qui au contraire des autres s’apprend par rêverie. » ( Henri MICHAUX )
Nadjejda Tretiakoff
Je viens d’ailleurs, c’est au milieu de nulle part.
Parfois, je me manque et je sens qu’il est trop tard,
Car, le souffle en apnée et le regard sans fard,
Un froid glacé s’insinue, vient et prend sa part.
Je suis caméléon jusqu’à la transparence,
La lumière me pénètre, ses particules y dansent.
De mon cœur, un sourire s’écoule en abondance,
Une douce folie… ce n’est pas de l’arrogance !
Un instant où se décompte l’éternité,
Tabula rasa, là, je me sens protégée,
Les ombres en miroir reflètent ma pureté,
Me prennent par la main, il n’y a pas de danger.
Ma bulle translucide passe inaperçue,
Des étincelles en joie et en sous-entendus,
Pleuvent autour de moi, adieu les malentendus,
À l’Amour je crois et pour toujours, j’y ai cru.
Nadjejda Tretiakoff
FRANKENWEENIE de TIM BURTON est en noir et blanc comme un rêve…
Voici un film pour adulte mélancolique en contradiction avec son enfant intérieur et l’époque bénie où tout semblait possible même la résurrection à l’infini (principe de plaisir).
Viktor, petit garçon d’une dizaine d’années a recours à la science pour ressusciter Sparky son chien mort, et certainement l’être auquel il tient le plus.
La solitude de cet enfant, pourtant aimé de ses parents, interpelle au point qu’une brève image dans le cimetière pour animaux attrape le regard sur la tombe de Bambi, faon qui dans l’histoire connue de tous, est orphelin, réellement seul, et pas seulement symboliquement.
Le film nous rappelle notre goût pour la fascination morbide. Vous vous souvenez, ces croûtes grattées sans cesse sur nos genoux d’enfant, ce qui empêchait la cicatrisation, phénomène spontané, d’opérer naturellement ?
Il évoque aussi la pensée magique de l’enfant qui lui permet d’affronter la réalité, de la transformer et surtout d’apprendre à créer. « Quand je serai grand… » est une façon de se projeter dans un avenir où l’on est créateur de sa vie, peut-être devenir scientifique. La science n’est-elle pas un rempart contre l’émotion qui pourrait nous submerger ?
Les parents doivent expliquer ce qu’est la mort à leur enfant. En tout cas, ce n’est pas être un zombie, un entre-deux états, ni vivant ni mort, dépourvu de conscience, parfois inconfortable, et qui mène à l’intégration du principe de réalité.
La mort est un processus de transformation. Accepter ce processus c’est accepter de renaître différemment.
Pour toujours deux, mais éternellement Une.
Deux pas suspendus sous le regard sibyllin,
Mi espiègle, mi vide, d’une pleine lune,
Deux pas retenus mais je ne vois que les miens.
Mon souffle évaporé est en quête du tien,
Mon cœur s’est arrêté à l’affût de ta main,
Invisible et froide, sans espoir je la tiens.
Espoir est mon prénom, Aurore est le tien,
Boréale, étoilée quand le jour prend fin.
Glacée, évanescente, la Voie Céleste
T’arrache à moi, le rêve éveillé sans dessein
S’évanouit au matin sombre et funeste.
Je reste immobile attendant mon destin,
Nos deux âmes, c’est vrai, n’en sont qu’Une.
Un sourire irradie mon visage enfantin,
Au creux de moi et pour toujours, nous sommes Une.
Nadjejda Tretiakoff