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Embouteill-Âge à la source

Ce matin très tôt, peut être trop tôt, je décide de me reconnecter à la source. J’éteins tous mes appareils électroniques et je m’installe confortablement dans la pénombre. Je ralentis mon rythme cardiaque et je capte l’image d’une sensation qui me libère. Je vais essayer la lévitation. 

Après des minutes, sans aucun doute seulement quelques secondes, j’entends le bourdonnement du réfrigérateur, une sirène de pompier dans la rue et je ressens une soudaine et insupportable envie de me gratter le nez. 

Là, j’ai tout de suite compris que je fais plutôt de l’évitation… 

J’avais oublié de déconnecter le brouilleur d’alerte ultra puissant qu’utilise mon mental. J’ai essayé de négocier mais rien à faire. Il m’avait parasité.

Je change de tactique car un affront direct avec mon mental est impossible. J’ai besoin de lui autant qu’il a besoin de moi. On est une équipe. Alors je décide d’aller faire un jogging et après quelques foulées et suffisamment échauffé, je demande à mon mental de se concentrer sur ma course, ma respiration et mon environnement. 

Le tour est joué : méditation en action instantanée. Je suis libéré du corps et j’ai l’esprit connecté à la source.

Je comprends que la source est liée à un nombre infini de départs qui se renouvellent constamment et comme il n’y a que le changement qui soit permanent, j’en profite. Et ça va vite, les pensées se croisent, les idées s’entrecroisent, les ondes sont pures et libres et le flux est très rapide.

Il faut que j’évite I’embouteill-âge à la source. Je ne veux plus garder ces moments précis de ma vie, les maintenir dans un contenant pour biberonner régulièrement et étayer ma névrose en permanence.

Pourquoi m’étancher à la fontaine quand je peux boire à la source ? Pas besoin de baguette, j’ai trouvé la mienne et il ne me reste plus qu’à la choyer et à la partager. 

Philippe Lafargue

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