Le salaire de la peur : démonstration par l’absurde

En langue des oiseaux (Luc Bigé) la peur est peu R (peu d’air) manque de respiration, manque d’espace (peu d’aire), manque de capacité à aller sans but vers l’aventure (peu d’erre) et peu de temps pour vivre tout cela (peu d’ère).

La peur serait la recherche d’une paix initiale (FAUX SOUVENIR), le résultat d’un enfermement dans un paradis artificiel…où rien ne se passe jamais et l’expression d’un sentiment contradictoire : un désir de prendre tout son air…joint à l’impression d’un manque (UNE IMPRESSION) et de ne pouvoir y arriver.

Au tout début était la peur archaïque car dans son environnement naturel, l’homme était confronté à un danger réel : la fameuse loi de la jungle. Les faibles ne survivent pas et les prédateurs sont légion. L’illustration la plus connue est celle de l’opossum qui sait simuler la mort à s’y méprendre en ralentissant à l’extrême son rythme cardiaque jusqu’à copier la rigidité cadavérique. Son corps va sécréter une odeur de putréfaction telle qu’elle dissuade le prédateur de tout festin.

Notre cerveau archaïque, qui copie l’animal, peut nous leurrer avec un semblant de danger de mort et nous faire réagir comme le petit opossum, en bloquant toute vie à l’intérieur de nous. Au niveau physique comme au niveau psychique, nous nous pétrifions en attendant que le danger soit passé. Malheureusement, le danger, souvent une interprétation erronée de la situation, perdure et notre immobilisme avec lui. La stratégie de protection est devenue une prison, un camp de la mort.

Dans nos sociétés modernes, à la peur du prédateur, sont venues se substituer d’autres peurs.

La peur du manque de satisfaction des besoins essentiels. Je renvoie, ici, à la pyramide de Maslow : les besoins primordiaux ; la nourriture, l’eau, l’air, le sommeil, le territoire, la sécurité, faire partie d’un clan, donner du sens à sa vie et surtout ÊTRE AIMÉ, AIMER…et S’AIMER !

« Quelle que soit la cause apparente de la peur dans le REL, l’interprète averti découvrira sans peine qu’elle n’est qu’un masque posé sur la peur de la mort ». (Georges Romey)

Et lorsque la peur surgit, la violence devient assez rapidement, la réponse automatique. Violence envers l‘autre mais aussi envers soi-même avec la somatisation.

La mémoire de la peur est engrammée dans chacune de nos cellules et nous espérons que vivre malgré la peur soit une preuve de supériorité : seuls les dominants s’en sortiront en étant payés aux dépens des dominés par toute sorte de matérialités ( argent, pouvoir, possessions de biens…) .

C’est une quête de prises de conscience qui peut nous permettre de vivre autre chose.

La première prise de conscience est que notre libre-arbitre, dans le vortex de la peur, est inexistant. Je me réfère, ici, à la science quantique qui nous démontre que nous dépendons les uns des autres : nous sommes constitués de milliards d’électrons porteurs de champs d’information en mouvement, qui s’intriquent, s’enchevêtrent dans un espace quantique où toutes les ressources nécessaires sont à notre disposition, en partage. Des informations rayonnent de l’intérieur de nous vers l’extérieur. À aucun moment, nous ne sommes séparés les uns des autres : nous sommes liés, instantanément reliés. Alors la peur de ne pas exister ou de mourir qui nous pousse à déposséder l’autre, n’a aucun sens.

Le lieu de rencontre entre nous et l’autre, même lorsqu’il s’agit d’un conflit, est l’opportunité d’un saut quantique. La pression nous invite à créer du nouveau, pas du contraire.

L’Intelligence de Vie nous démontre que l’ennemi ne vient pas de l’extérieur, une compétition absurde alimente la peur, mais bien de l’intérieur dans notre refus à créer du nouveau. « J’évolue parce que tu grandis…plus je grandis, plus tu grandis…plus tu grandis, plus je grandis » ( Stephane Drouet).

Nos électrons se sont déjà rencontrés maintes fois et ont conservé la mémoire de nos échanges et en souvenir de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme et se conserve ».

Nous ne possédons rien qui n’appartienne déjà à tous. La peur nous berne en nous faisant croire que nous serons enfin heureux lorsque nous posséderons encore plus. Plus de reconnaissance, plus de gratitude, plus de valeur, plus « d’amis », plus d’amours…(plus d’emmerdes…).

Cette peur, nous la nourrissons sans cesse avec nos pensées.

«  Des études psychologiques récentes venant des États-Unis mettent en évidence que nous émettons environ 60 000 à 70 000 pensées par jour et que 99% sont les mêmes que la veille. En d’autres termes, nous recréons du passé en permanence ». (Stephane Drouet)

On comprend mieux pourquoi nous sommes épuisés par nos journées même si nous ne faisons rien…

Il nous reste 1% pour faire l’expérience du saut quantique en reliant notre inconscient individuel à l’inconscient collectif, champ d’information et de Vie, et en célébrant la rencontre conscient-inconscient d’où émanera notre créativité. Toute rencontre n’engendre pas un conflit !

C’est ce que je vous propose avec l’Approche Quantique du Rêve Éveillé Libre : aq-rel

Dans le REL, nous accédons, à travers les symboles, à de nouvelles informations qui nous attendaient…Dans ce vide, qui n’en est pas un (je vous renvoie à la lecture de présentation du site aq-rel.com), l’illusion de l’instabilité de nos ressentis est traduite par un scénario où tout devient clair car la peur n’y a pas accès.

La thérapeute que je suis, a la réputation d’être directe, pas d’être conventionnelle. C’est le rôle du thérapeute, à mon sens, de s’offrir au saut quantique. Ce mouvement vital ne se fait pas toujours dans la douceur. C’est l’état d’esprit nécessaire à la remise en mouvement de la Vie, mouvement qui passera coûte que coûte !

« La peur, l’angoisse qui se manifestent dans les productions oniriques sont des avatars d’une seule crainte : celle provoquée par la conscience que le processus d’évolution de la psyché, condition de réalisation de l’être, conduit aussi fatalement, au terme ultime de la dissolution du moi. La sérénité exige une adhésion confiante à l’imprévisible devenir, au mystère de la vie et de la mort ». (Georges Romey)

Nadjejda Tretiakoff

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Le Petit Prince navigue en syndrome d’Asperger…

Les praticiens en Rêve Éveillé Libre ont peut-être rencontré dans les rêves de leurs patientes/patients, ce personnage énigmatique.

Georges Romey, à qui nous devons ce merveilleux outil qu’est le REL, écrivait :  « Le Petit Prince est une version moderne de l’angelot…il témoigne de la persistance du sentiment de l’innocence première. Il manifeste le souvenir de l’âme inaltérable venue s’incarner dans un corps qui subsiste, intacte, sous la gangue composée par les catégories valorisantes et les justifications du mental. Il incarne la certitude de l’appartenance de l’être à un « autre monde » non conditionné par les repères réducteurs de la raison. Sur ce plan, il laisse soupçonner son étroite complicité avec le Vieux Sage, ce dernier étant aussi l’exposant d’un univers dans lequel le bien et le mal ne sont pas à la mesure réductrice de l’intelligence humaine. Le Petit Prince et le Vieux Sage appartiennent à ce monde inaccessible où le « sens de la vie » qu’il n’est pas donné aux créatures de la Terre de comprendre, confère aux pensées et aux actes leur dimension juste…Le Petit Prince expose la confrontation entre deux mondes : celui de la Terre, de la matérialité, de l’insertion dans un parcours de vie balisé par les repères de Temps et d’Espace, et celui du ciel, c’est-à-dire d’un accomplissement psychologique qui requiert l’instauration d’une relation confiante aux mystères de l’éternité, de l’infini et de l’imprévisibilité du destin.

Le Petit Prince est de cet univers où le vide n’est pas le rien, où le rien n’est pas le néant !

De ce fait, le symbole peut être apprécié comme un indice de dissipation de l’une des sources fondamentales du mal-être ; l’angoisse métaphysique ».

Le Petit Prince est un enfant perdu. Il regarde le monde d’une façon qui lui est propre. Il ressent très fort certains de ses sens et est effrayé par d’autres. Il n’est pas intéressé par les choses comme un enfant de son âge. Il semble fasciné par ce que lui seul perçoit et alors sa pensée ne trouve pas de repos. « Dessine-moi un mouton… ». «  Il ne renonce jamais à une question ». Peu lui importe si son sens du détail, sa capacité de concentration sur un sujet, dérangent : il persiste « S’il vous plaît…dessine-moi un mouton ».

C’est un enfant qui ne souhaite pas grandir, pas vieillir, ce serait pour lui prendre conscience qu’il dépend des autres, de leurs encouragements, de leur amour.

Le Petit Prince regarde les couchers de soleil sans jamais se lasser, c’est une routine, comme pour rencontrer sa propre tristesse et tenter d’apprivoiser la réalité de la mort à travers ce soleil qui meurt chaque soir…Il devient solitaire parfois jusqu’à l’enfermement dans son propre univers.

Le Petit Prince habite une planète différente. Sa curiosité pour les autres planètes le conforte dans l’étrangeté qui l’entoure, « Les grandes personnes sont bien étranges… » mais son émerveillement l’emmène là où personne ne regarde.

Aux praticiens en REL, je propose de regarder la rêveuse/le rêveur qui se laissent surprendre par l’apparition du Petit Prince dans un scénario de REL, avec une attention particulière et de s’interroger sur les indices d’un possible syndrome d’Asperger de leur patiente/patient.

L’appel indicible à rencontrer une angoisse métaphysique pour cette personnalité particulière invite une oreille attentive, celle du cœur : « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

Nadjejda Tretiakoff.

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De l’humilité du thérapeute…

Le Rêve Éveillé Libre est l’expérience d’une liberté entre deux mondes.

« Nous sommes réels et ne sommes pas des symboles…libre à toi de nous qualifier de symboles…mais nous sommes exactement aussi réels que tes semblables. Tu n’infirmes rien et ne résous rien en nous qualifiant de symboles. Nous sommes bel et bien ce que tu qualifierais de réel ». ( Voyage dans le monde inférieur de Carl Gustav JUNG)

Dans le Rêve Éveillé Libre, l’imaginaire est le ferment d’une réalité à vivre. Et comme « Emilie Jolie » se plaît à le dire : « Mieux vaut vivre ses rêves que de rêver sa vie ».

Une harmonisation des axes espace/temps s’opère derrière nos paupières closes et nous devenons, pendant la séance de rêve, le spectateur privilégié d’un futur à portée de main. Cette main, c’est la nôtre, elle est au bout de notre bras. Transformer sa vie demande une implication et une acceptation à se laisser emporter…

L’accompagnant n’est pas un magicien et toutes les propositions de thérapie qui promettent des changements sans effort s’adressent à des enfants qui ne veulent pas devenir adultes.

Être thérapeute est un métier qui requiert de nombreuses compétences. La première est l’humilité… « Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois chercher là où il est, et commencer là, justement là. Celui qui ne sait pas faire cela se trompe lui-même quand il pense qu’il peut aider les autres. Pour accompagner un être, je dois, certes comprendre plus que lui, mais d’abord comprendre ce qu’il comprend. Si je désire avant tout montrer ce que je sais, c’est que je suis orgueilleux et que je cherche à être admiré de l’autre plutôt que de l’aider. Tout soutien commence avec l’humilité devant celui que je veux accompagner. C’est pourquoi, je dois comprendre qu’aider n’est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir. Si je n’y arrive pas, je ne puis aider l’autre ». (Søren KIERKEGAARD)

En Rêve Éveillé Libre, le thérapeute respecte les symboles déposés par la rêveuse/ le rêveur. L’humilité s’invite, une autorisation est donnée à la relation thérapeutique. Différemment, le symbole est contraint au silence, la passerelle entre les deux mondes s’effondre, et l’accompagnant a négligé l’essentiel : « C’est à un combat sans corps qu’il faut te préparer, tel que tu puisses faire front en tout cas, combat abstrait qui au contraire des autres s’apprend par rêverie. » ( Henri MICHAUX )

Nadjejda Tretiakoff

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