Co-naître…

Je me reveille en sûr-sot de ma sieste car j’ai oublié mon pass sanitaire. 

Je rentre chez moi et sur le chemin du retour mes con-génères m’ont prévenu des contrôles de peau-lisse. Je me regarde dans le rétroviseur et je ne vois que de l’acné, tous ces voyants pour me faire remarquer. Aucune chance de passer les contrôles. Je me mets la pression et pas à demi, surtout que boire au volant n’est pas la solution.

Sur le retour, j’évite le vaccinodrome car j’ai déjà eu ma piqûre de rappel. J’évite aussi tous les théâtres du rond point, ces giratoires au sens obligatoire que doivent suivre les gens. Je ne veux pas faire partie de l’exode des cerveaux et je dois me libérer de ma zone d’inconfort habituel. J’observe le long du chemin tous ces panneaux avec ces promesses de campagne et moi qui pensais trouver une campagne de promesses !

Je dois suivre mon canal de communication intérieure. Sanitairement parlant, j’ai besoin de prendre l’air et de sortir. Ça devient un Je de passe-passe. Je me demande même si je passe ou trépasse et pourtant je ne suis que de passage sur cette terre. Et puis il n’est pas question que je rende l’âme. J’ai encore trop de choses à faire. Dans tous les cas si je ne suis pas sage, quelqu’un va me tirer les oreilles…

Des masques j’en ai de toutes les formes et couleurs. J’ai mon masque de peur, de tristesse et même de colère. Le seul que j’ai du mal à optimiser est celui de la joie. Pourtant, l’euphorie de la peur avec tous ces va-riants devrait me redonner le sourire. Il faut vrai-ment que je trouve un passe temps. Je pourrais aller surfer sans créer du vague à l’âme mais la mer est calme. Je ne veux pas errer comme une âme en peine et devenir congé-diable car ce ne serait que passer mon âme au diable.

Alors je fais le tour de mon jardin suspendu. Ça me fait du bien de regarder cette plante. Je l’ai faite germer d’un noyau, partie centrale et fondamentale de toute vie et maintenant, elle est assez grande pour être couverte de feuilles. J’admire la nature et sa simplicité et ça me rend très heureux qu’elle accueille ma participation à ce cycle de vie avec un simple noyau, d’un fruit qu’elle m’avait généreusement offert.

Je ne sais pas si je dois pleurer ou rire alors, je pleure de joie…

Philippe Lafargue

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