Le bocal…

Je suis chez le dentiste, sur le fauteuil…Ses doigts et ses instruments dans ma bouche… J’ai les yeux fixés sur un écran plat accroché au plafond…une image d’aquarium virtuel…C’est supposé me calmer et me faire oublier où je suis… 

Moi j’essaie d’oublier l’injection que je viens de recevoir pour oublier que je devais oublier d’avoir mal ! Est-ce qu’il y a quelqu’un, quelque part, dans une start-up, qui développe un anti douleur virtuel ? ? ? 

Là, je tourne en rond.

Le dentiste me demande si ça va. Comment dois-je lui répondre ? Sûrement pas en langue des signes, mes mains sont agrippées aux accoudoirs. Je suis tellement tendu que seuls l’arrière de ma tête et mes talons sont en contact avec l’assise.

Il faut que je sorte de mon bocal. La différence entre mon bocal et son aquarium c’est les angles. Alors peut être dois-je changer mon angle de vue sur mon bien être et croquer la vie à pleines dents ? 

Avec mes maux dedans, je ne m’occupe plus de mon palais, de mon intérieur, je me néglige face à la pression extérieure jusqu’à en perdre mon sourire. J’ai un abcès me dit le dentiste, au niveau des racines ! Je comprends très bien, moi qui m’abaisse devant trop de décisions à prendre. Il faut à tout prix que j’évite une rage dedans…

Dès que je sors d’ici, je prends rendez-vous chez le garagiste pour me faire une « vie-d’ange » et libérer tous ces bouchons qui bloquent la libre circulation de ma joie et de mes décisions.

Je ne suis pas mort dedans. J’ai envie de me rencontrer et comme je suis en vie, cette décision n’appartient qu’à moi…

Philippe Lafargue

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Mort, Vie…

C’est un peu comme l’oeuf et la poule, qui a été le premier ? 

J’en ai eu assez d’être une poule mouillée et de me prendre la tête avec cette boucle causale. Hier, j’ai pris mon courage à demain pour aujourd’hui participer à ma première réunion de l’ AVA.

Connaissez vous l’ Association des Vivants Anonymes ? C’est une association multi-millénaire comme me l’a expliqué Syl-vie, l’âme soeur qui organise ce groupe de paroles. Me voilà à l’avant avec les derniers venus et je constate que ce n’est pas un petit groupe mais une foule d’individus très divers.

Sans préalable et sans modération, la discussion démarre fort avec le doyen très loin à l’arrière qui nous explique qu’il a tellement fait le mort toute sa vie qu’il est devenu un mort vivant. Sa voisine raconte avoir vécu une grande partie de sa vie les yeux fermés et maintenant elle a peur de les ouvrir et de voir la mort en face. Un autre vacille entre la vie et la mort, comment se coucher tous les soirs et peut-être trouver la mort au petit matin ? Un participant crie “ Je suis mort de faim “ et plusieurs hurlent à l’unison « Nous préférons mourir debout que vivre à genoux ». Un autre ne fait que changer de place car il a la mort aux trousses et il y a même un couple qui trinque au champagne « À la vie, à la mort ». Tout cela dure une éternité dans un bruit assourdissant. 

Soudainement, il y a un vent d’anges qui traverse la salle et fait sa récolte d’âmes perdues. J’en frissonne et je ressens des picotements sur tout mon corps. C’est un rappel à la vie. 

Quelque chose me dit, car, j’aime la vie, de ne pas perdre mon temps avec des pensées inutiles, « Mords la vie à pleine dents et rappelle toi de ne pas rêver ta vie jusqu’à en oublier de la vivre ».

Je regarde Syl-vie et dans son regard, je vois Renée qui est née une seconde fois. Je ne désire pas une double vie, juste une vie à vivre pleinement pour moi. Une vie où j’apprends à éliminer les certitudes pour accepter de savoir que je ne sais jamais…

Ce soir devant ma série préférée « OA », je me rappelle qu’après ma dernière gorgée de Mort subite vous pourrez me mettre en bière ! 

Philippe Lafargue

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Je suis là

Au commencement, le Grand Désir de la Vie

Et toutes les couleurs…de la nuit ont jailli.

Caressée par l’Ineffable Céleste Envie,

Le souffle si doux, chaud, pur et Infini,

J’ai cheminé longtemps…le Divin, j’ai suivi.

J’ai connu les contours invisibles de l’Ange,

Et sous les ailes de la Beauté parfaite,

Les yeux écarquillés, plus rien ne me dérange,

Je suis Une parmi Vous et en Moi, tous Vous êtes.

Je suis là,

Je suis l’Enfant…

Aimez-moi.   

Nadjejda Tretiakoff

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