Allongée dans les fleurs, là, je n’existe plus.
Le visage dans la terre, tombe à une inconnue.
Les esprits des profondeurs m’appellent, j’y vais nue.
Je reconnais ma matière, argile, que je fus.
Façonnée, sculptée, ciselée, peaufinée,
En une étrange silhouette anamorphosée,
Pour qu’une âme expulsée des entrailles de la Terre,
S’immisce, ondes colorées, je me laisse faire.
Mon cœur offre de bonne grâce l’hospitalité
A cette audacieuse création, ce souffle animé,
Essence de toute vie, en secret, la psyché
Exhalée de l’ombre pour aller danser.
Je suis le passage avant l’élévation,
Je suis le tunnel, le franchissement, le pont,
De l’autre côté, heureux hasard, une conception,
Destin incertain, la bonne fortune en médaillon.
Nadjejda Tretiakoff