En principe…

Ce matin, j’ai parcouru le monde en noir et blanc. J’ai feuilleté un quotidien et après les informations que j’ai lues, il me reste sur le bout des doigts une odeur nauséabonde et des tâches d’encre. 

Pourtant, je m’étais bien installé au soleil avec mon petit café et ma tartine et j’avais décidé de démarrer la journée avec du plaisir.

J’ai des principes dans la vie et surtout deux qui me préoccupent. Le premier, le plaisir qui est pour moi le plus complexe. 

Mon café et ma tartine étaient bons parce que je les désirais… Pour le reste, je n’ai plus qu’à me laver les mains.

Ce qui m’amène au second, le principe de réalité. Je doute que le plaisir et la réalité se tiennent souvent la main comme deux amoureux. En fait, je ne suis pas sûr de savoir qui est le protagoniste et l’antagoniste et je pense qu’ils se nourrissent l’un de l’autre en permanence.

Il faut dire que la réalité devient une série à multiples épisodes avec tous ses « Fais pas ci, fais pas ça ». Et puis qui a écrit ce scénario ? J’en ai assez de passer des auditions.

Pour moi, l’époque du moi réel et du moi virtuel est révolue… J’abats la cloison. Bienvenue dans la réalité virtuelle !

Et comme l’union fait la force, le brassage, même sans levure, crée une réalité augmentée.

C’est super, je fais ce que je veux et quand je veux. Retour vers le plaisir… C’est moi avec moi, uniquement.

Je recommence à zéro. Sur mon smartphone, je commande café et croissant, sans contact. Je lis une douzaine de titres en ligne et je suis à jour du monde extérieur. J’immerge mon être dans un jeu video pour booster mon énergie. Ensuite je m’habille virtuellement et je fais un peu de décoration intérieure. En même temps, j’ai déjà communiqué et partagé des likes via les réseaux sociaux avec tous mes amis par centaines, c’est ma nouvelle grande famille.

Cette famille virtuelle m’a accueilli posts ouverts. Avec elle, fini les soucis transgénérationnels, les dîners et vacances en famille, maintenant y’a que du moi.

Pendant que je baigne dans le plaisir, quelqu’un sonne à la porte. Mon application infosphère géolocalise ce qui se présente. 

J’ouvre et je vois sur mon tapis de palier où est écrit « ne pas déranger », mon café et mon croissant et surtout je m’aperçois que je suis dans mon plus simple appareil. 

C’est vraiment étrange la réalité virtuelle. 

Je ne sais plus si la réalité existe quand elle est sans effet dans le présent. Peut être que le virtuel en fait une réalité par son potentiel.

Ma Fake News Alert me signale que je ne suis plus lucide avec mes rêves !!!

Philippe Lafargue

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La route du Soi

Assis devant une mappemonde, je décide de faire le point sur ma route du Soi et j’espère que ça ne va pas me prendre des Moi. 

C’est mon autoroute à moi. J’ai ressorti ma boussole pour trouver le nord et chercher quelques re-pères sur mon chemin. Je me remémore des escapades dans le temps. Il faut dire que j’ai des difficultés avec le tout début. Neuf mois dans le noir, dans le ventre de ma mère, une obscurité totale où je faisais partie de l’univers. Et pourtant, je dois m’en tenir aux fameuses histoires de famille. Cette lumière qui m’aide à voir et percevoir ce qui m’entoure avec une certaine limitation. 

Je le sais, en tant qu’enfant je ne percevais pas le monde, j’étais le monde ; j’étais hors espace-temps, hier, aujourd’hui et demain étaient identiques. Je savais tout mais je ne savais pas ce que je savais.

Que s’est il passé et où me suis-je perdu ? 

Peut être trop d’erre de repos sur ma route et je me suis laissé emporter par le temps. Avec mon surmoi en télétravail, je suis devenu un décorateur acharné à la poursuite d’un monde parfait, une vie meilleure entourée d’une famille idéale débordant d’amour.

Je suis tombé dans le piège de l’et-moi illusionniste du monde virtuel tissé de réseaux sociaux qui m’éloigne de mon monde réel.

J’ai simplement oublié que pour être ce que l’on est, il faut d’abord être ce que l’on n’était pas.

J’ai besoin d’accéder à mon être universel, à mon appartenance au Tout, faire émerger mon Être véritable.

J’ai atteint un paix-âge. Ça alors ! il me faut une pièce d’identité. Heureusement, j’en ai une surmoi. Je regarde à coté de moi l’invisible qui projette un calme imperturbable sur ma véritable nature, loin des pensées subies et automatiques. Je ressens que c’est le calme mental, le total lâcher-prise. 

J’hésite et puis je m’autorise, j’enlève le masque, je traverse et maintenant face à moi sur un par-chemin est écrit en grand :

On a toujours besoin d’un petit moi chez Soi 

Philippe Lafargue

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