Pervers narcissique

Êtes-vous une proie de choix pour pervers narcissique ?

Étonnamment, le narcissisme de la personnalité pervers narcissique est très fragile et elle a un besoin vital de trouver chez l’autre admiration, approbation, idéalisation…un vrai tonneau des Danaïdes. Cette personnalité a besoin d’un miroir pour échapper au manque d’estime de soi : miroir mon beau miroir…

« Dans la mythologie, la mère de Narcisse ; Liriopé, a été violentée par le fleuve Ovide et de cette union non consentie est né Narcisse. Le narcissisme porte en lui les thèmes mythologiques. Au souvenir d’une enfance paradisiaque – rarement vécue mais tapie au fond de son imaginaire – se mêle un profond sentiment de sa fragilité en raison d’un évènement traumatisant…Le nom de Narcisse signifie « narcose », « endormissement », engourdissement » car Narcisse n’est pas encore né à lui-même. Sa mort, en réalité, sera sa seconde naissance…Ces données évoquent à elles seules toute l’ambivalence de Narcisse : naissance et mort, rêve de paradis et descente aux enfers…Comment naître à soi-même malgré et grâce à la douleur ? (Luc Bigé) ».

Le pervers narcissique est construit ainsi :

  • Le principe de plaisir, un auto-érotisme, le protège contre le morcellement et doit être nourri à grand renfort d’énergie.
  • Il perçoit son propre corps comme un objet d’amour.
  • Sa libido, énergie psychique, est tournée vers lui-même ce qui le sépare du principe de réalité.
  • Son image de soi est à ce point idéalisée qu’il résiste mal aux frustrations.

À celles qui ont expérimenté une relation de couple avec un pervers narcissique, vous n’imaginiez pas que le pouvoir était, en fait, de votre côté ! (Je fais le choix de n’évoquer, pour cette fois, que les hommes pervers narcissiques).

Alors comment se fait-il qu’autant de souffrance se vive dans une telle relation ?

Je vous propose un début de réponse au regard de mon accompagnement des femmes et enfants pris au piège d’un pervers narcissique.

Au commencement, la proie est facile à repérer ; elle désire un enfant. Et si ce n’est pas encore le cas, le pervers narcissique va lui faire la promesse de faire d’elle une mère comblée.

C’est très tentant.

La suite est prévisible : la proie est portée aux nues et devient une merveille en ce monde. Le prédateur a reniflé sa blessure et s’est engouffré dedans car il a la même : être exceptionnel !

Une fois la proie dans la toile, le prédateur la videra, petit à petit, de son suc vital. Entre temps, une famille a émergé, solide bastion du pervers narcissique.

Ce que vous aviez pris pour de l’amour, madame, ne peut pas en être car le pervers narcissique en est dépourvu. Vous avez été leurrée. Il ne ressent pas même de l’empathie.

Le pervers narcissique passe de proie en proie…on ne change pas les rayures du tigre !

C’est là que le thérapeute peut intervenir.

De quelle façon ?

Merci Professeur Laborit pour votre éloge de la fuite…en mettant fin à l’espoir !

Madame, ce que vous avez vécu de bon dans cette relation ne reviendra pas, car en réalité, ce n’était qu’un exercice de séduction destiné à vous laisser au bord du chemin, vidée.

C’est douloureux d’apprendre à renoncer à l’espoir que tout redevienne comme avant.

Les enfants nés de cette relation souffriront longtemps en pensant ne pas être dignes de l’amour de leur père.

Le travail de renoncement est un accompagnement dans la déconstruction de l’espoir : le temps n’y changera rien et dans la reconstruction de la réalité : un père peut ne pas aimer son enfant pour ce qu’il est et l’enfant n’a pas à mériter l’amour de son père.

Le pervers narcissique ne change pas. Il ne se remet pas en question. Cette quête laisserait apparaître une blessure qui ne doit pas être contactée. C’est pourquoi cette personnalité attaque, pour ne pas avoir à se défendre. La psychothérapie n’est pas pour lui car c’est une étape de vie où l’on meurt à soi-même pour renaître et le pervers narcissique ne prendra pas ce risque.

La seule solution, madame, est la fuite, sauver sa peau, se pardonner d’y avoir cru malgré les évidences et surtout retrouver l’estime de soi.

Nadjejda Tretiakoff

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