Le bocal…

Je suis chez le dentiste, sur le fauteuil…Ses doigts et ses instruments dans ma bouche… J’ai les yeux fixés sur un écran plat accroché au plafond…une image d’aquarium virtuel…C’est supposé me calmer et me faire oublier où je suis… 

Moi j’essaie d’oublier l’injection que je viens de recevoir pour oublier que je devais oublier d’avoir mal ! Est-ce qu’il y a quelqu’un, quelque part, dans une start-up, qui développe un anti douleur virtuel ? ? ? 

Là, je tourne en rond.

Le dentiste me demande si ça va. Comment dois-je lui répondre ? Sûrement pas en langue des signes, mes mains sont agrippées aux accoudoirs. Je suis tellement tendu que seuls l’arrière de ma tête et mes talons sont en contact avec l’assise.

Il faut que je sorte de mon bocal. La différence entre mon bocal et son aquarium c’est les angles. Alors peut être dois-je changer mon angle de vue sur mon bien être et croquer la vie à pleines dents ? 

Avec mes maux dedans, je ne m’occupe plus de mon palais, de mon intérieur, je me néglige face à la pression extérieure jusqu’à en perdre mon sourire. J’ai un abcès me dit le dentiste, au niveau des racines ! Je comprends très bien, moi qui m’abaisse devant trop de décisions à prendre. Il faut à tout prix que j’évite une rage dedans…

Dès que je sors d’ici, je prends rendez-vous chez le garagiste pour me faire une « vie-d’ange » et libérer tous ces bouchons qui bloquent la libre circulation de ma joie et de mes décisions.

Je ne suis pas mort dedans. J’ai envie de me rencontrer et comme je suis en vie, cette décision n’appartient qu’à moi…

Philippe Lafargue

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